Les comptines

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Les comptines

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Présentation

Les comptines si l’on s’en tient à l’étymologie (le nom vient du verbe compter), sont des formules courtes, récitées ou le plus souvent chantées, que les enfants utilisent avant de commencer un jeu, pour désigner celui auquel est attribué un rôle particulier (par exemple celui qui « collera » ou celui qui sera « le chat »). Les comptines servent également à amuser et à éduquer les petits enfants.

On distingue généralement plusieurs types de comptines :

  • les comptines numériques (Un Deux Trois / Nous irons au bois /Quatre Cinq Six / Cueillir des cerises / Sept Huit Neuf / Dans un panier neuf / Dix Onze Douze / Elles sont rouges) ;
  • celles qui se terminent par un ordre va t’en ou sors ;
  • celles encore qui sont chargées de jeux phonétiques, avec des allitérations et parfois incompréhensibles (Am stram gram / Pique et pique et colégram / Bourre et bourre et ratatam / Am stram gram pique dame) ;
  • et enfin des comptines narratives au sein desquelles se déroule une histoire cocasse ou pourvue d’un élément permettant de les dater.

La plupart des comptines est transmise d’une génération à l’autre, par voie orale. Souvent, elles ouvrent et inaugurent un jeu. Dans ce cadre, elles désignent l’enfant à qui incombe une certaine tâche : un cercle d’enfants est formé et l’un d’eux doit compter ses camarades, les désignant successivement du doigt, syllabe après syllabe, d’une façon très rythmée, jusqu’à la fin de la comptine. Le dernier désigné est, selon le jeu, éliminé ou heureux élu. Universelles, les comptines sont bien souvent anonymes. Celles qui sont racontées au coucher des enfants ou qui leur apprennent les chiffres ou l’alphabet figurent parmi les plus anciennes.

On relève autant de variantes dans les comptines qu’il y a de régions. Parfois, poétiques et absurdes, elles mettent en scène des animaux, ceux qui notamment contiennent une connotation particulière, comique, drôle ou terrifiante : le cochon, l’éléphant, le lapin ou l’araignée.

Parmi ces comptines, l’une des plus célèbres demeure Une souris verte :

Une souris verte
Qui courait dans l’herbe
Je l’attrape par la queue
Je la montre à ces messieurs
Ces messieurs me disent
Trempez-la dans l’eau
Trempez-la dans l’huile
Ça fera un escargot tout chaud !

L’introduction de l’animal dans ce genre est l’occasion aussi de faire entrer un monde fantastique et magique dans lequel tout arrive et où tout est possible. La comptine se présente comme un univers merveilleux, irrationnel, qui plaît aux enfants. Cependant, les origines de nombreuses comptines, comme Coccinelle, Coccinelle, Envole-toi, sont l’objet de conjectures ; certains théoriciens pensent que diverses comptines en apparence naïves expriment en réalité des opinions sur la politique ou sur d’autres sujets d’actualité. Aussi est-il courant de trouver à l’intérieur d’une comptine un nom propre, un surnom, une allusion ou un événement précis qui sont autant de clins d’œil de l’auteur destinés au lecteur, au réciteur ou au joueur. À l’instar des chansons populaires ou des ballades, certaines comptines doivent leur attrait à leur mélodie autant qu’à leurs mots.

Les premiers recueils de comptines sont apparus au XVIIIe siècle, en Angleterre et en France. Nombre de poètes français, Paul Fort et Guillaume Apollinaire, ou plus tard les surréalistes, ont participé à cette création ludique universelle, comme Philippe Soupault, Jacques Prévert, Max Jacob ou encore Robert Desnos.

Au rythme des syllabes

Un enfant compte ses camarades en les pointant du doigt et en récitant la formule au rythme des syllabes. Chaque syllabe correspondant à un enfant. Celui sur lequel tombe la dernière syllabe est le « gagnant » ou au contraire sort du cercle. Dans ce cas, on recommence la comptine jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’un seul enfant.

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Souvent, on prend cependant le mot comptine dans un sens plus large et on désigne également par ce terme une petite chanson à l’aspect amusant spécialement conçue pour les enfants.

Les caractéristiques des comptines

Parce qu’elles doivent être répétées plusieurs fois avant le début d’un jeu, les comptines sont des textes courts : une dizaine de vers au plus.

L’emploi de mots qui n’ont le plus souvent pas plus d’une ou de deux syllabes donne au rythme un caractère vif et rapide. Cet aspect est accentué par la présence de rimes. Soit, il existe une seule rime pour toute la comptine :

Quoi, quoi, quoi ?
Les corbeaux sont au bois,
Ils mangent la soupe aux pois
Avec une cuillère en bois
Sur le toit. S’il en manque un… c’est toi !

soit les vers riment par deux :

Une bague en or
Tu sors !
Une bague en acier
Tu y es !
Un dé en or
Tu sors !
Un, deux, trois
L’imbécile, c’est toi !

Par ailleurs, même si elle est rarement reprise dans les textes écrits, la formule « plouf ! plouf ! » introduit toujours la comptine dans l’usage. En revanche, toutes les comptines ne se terminent pas par une formule du type « ce sera toi » ou « tu sors ».

Le sens du texte, lui est très variable d’une comptine à l’autre. Tantôt simple énumération :

Une aile, deux ailes,
Trois ailes, quatre ailes,
cinq ailes, six ailes,
Sept ailes
C’est elle

tantôt récit :

Une poule sur un mur,
Qui picote du pain dur
Picoti, picota,
Lève la queue et puis s’en va

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Les comptines font appel à l’imaginaire et évoquent des situations des plus irrationnelles (une souris verte qui devient un escargot tout chaud, un cochon qui pond des œufs ou de l’or selon la force avec laquelle on tire sur sa queue, etc.).

Il existe également des comptines composées uniquement d’onomatopées et dépourvues de tout sens comme :

Am stram gram
Pique et pique et colégram
Bourre et bourre et ratatam
Amstram gram pique dame

L’apport des comptines

Tout comme les berceuses, les comptines font partie intégrante de la vie de l’enfant. Aussi les pédagogues (ceux qui s’intéressent aux méthodes d’enseignement) accordent-ils un intérêt particulier à ce type de textes.

À l’école maternelle et dans les petites classes du primaire, les comptines tiennent une place importante car elles permettent l’acquisition du vocabulaire. Elles sont un bon entraînement à la prononciation et aident surtout au repérage des sons. On crée ainsi parfois dans les classes la comptine des prénoms : chaque enfant compose deux vers qui riment avec son prénom.

Certains poètes aussi, sensibles à la magie des comptines, se sont plu à reprendre cette forme comme Jean Tardieu, Robert Desnos, Jacques Prévert, etc.

→ À lire : L’enfance et la littérature.

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