La mythologie

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La mythologie

Introduction générale

Les créatures ne sont pas là pour nous nourrir et réjouir nos sens ; toutes les mythologies primitives le savaient bien, qui leur donnaient une signification métaphorique ; et, par là, elles justifiaient la création d’une manière bien plus profonde que ne le font les interprétations utilitaires. “La nature est une révélation de Dieu à l’homme…”

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  (Albert Béguin, L’Âme romantique et le rêve, 1939)

Qu’est-ce que la mythologie ?

La mythologie est l’histoire fabuleuse des divinités du paganisme 1. Elle tire son nom de deux mots grecs (mythos et logos), qui signifient « discours fabuleux ».

L’histoire fabuleuse des divinités qu’adoraient les Grecs et les Romains peut se diviser en mythes historiquesphilosophiquesallégoriques et morales (lire la rubrique ci-dessous).

Selon l’opinion la plus commune, l’idolâtrie et le mythe eurent pour berceau l’Égypte et la Phénicie. De là, elles passèrent dans l’Occident, où les Grecs l’adoptèrent, l’embellirent et la transmirent aux Romains. Ceux-ci rassemblèrent dans un temple, nommé le  Panthéon 2, toutes les divinités honorées en divers pays, et, avec leurs armes, portèrent le culte des faux dieux jusqu’aux extrémités du monde.

→ À lire : Les créatures fabuleuses et les divinités. – La mythologie grecque. – La mythologie romaine.

Selon le Petit Robert de la langue française (2009)
  • Ensemble des mythes, des légendes propres à un peuple, à une civilisation, à une religion.
    – Spécialement – Mythologie de l’Antiquité gréco-romaine. (→ panthéon).
  • Science, étude des mythes, de leurs origines, de leur développement et de leur signification.
  • (1959) Ensemble de mythes se rapportant à un même objet, un même thème, une même doctrine.
Tête de Méduse (détail) par le Caravage, huile sur cuir marouflé monté sur bois, v. 1592–1600, galerie des Offices.
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Les mythes historiques

Les mythes historiques ne sont autre chose que d’anciennes histoires mêlées de fictions, ou la tradition informe des événements arrivés lors de l’établissement des premiers peuples. Il est probable que Jupiter, Apollon, Bacchus, Hercule, etc., ont existé, et que le fond de leur histoire n’a rien que de réel.

Le déluge de Deucalion, aux circonstances surnaturelles près, est évidemment l’image assez fidèle du déluge de Noé. Le mythe des Géants qui escaladent le ciel, rappelle, à n’en pouvoir douter, le projet sacrilège que formèrent les hommes en bâtissant la tour de Babel.

Les mythes philosophiques

Les mythes philosophiques ont été inventées par les poètes. Ils nous offrent autant d’enveloppes sous lesquelles sont cachées d’utiles vérités. Ces sortes de mythes sont le plus souvent des façons de parler figurées et métaphysiques, qui insensiblement furent prises dans un sens littéral.

L’Océan, dit le mythe, fut le père des Fleuves. La Lune épousa l’Air, et devint mère de la Rosée. Quoi de plus philosophique que cette fiction sublime qui fit naître les Furies du sang d’un père répandu par son fils, de Cœlus mutilé par Saturne ?

Les mythes allégoriques

Les mythes allégoriques sont des espèces de paraboles, cachant un sens mystique, ou offrant un emblème ingénieux.

Céyx et Alcyone, changés en alcyons, sont la plus touchante image de l’amour conjugal. Le pouvoir de l’éloquence et de la musique est rendu sensible dans la fable d’Orphée, dont la voix charmait les tigres et attendrissait les rochers.

Les mythes morales
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Les mythes morales contiennent des préceptes et des modèles de conduite, des leçons pour la vie civile : rien de plus moral, par exemple, que la persuasion où étaient les anciens, que des étoiles, envoyées par Jupiter, descendaient sur la terre pour s’informer des actions des hommes.

Les Furies acharnées sur Oreste, le Vautour qui rongeait les entrailles de Prométhée, sont des tableaux frappants du remords. Méduse, dont la seule vue pétrifiait, nous peint le ravage des passions. Narcisse représente parfaitement ceux qui, par une folle vanité, n’aiment qu’eux-mêmes.

Rôle de la poésie dans l’enrichissement de la mythologie

La poésie, dont la fonction est de tout embellir, d’animer toute la nature, a peuplé l’univers d’êtres fantastiques : dans ses fictions, les bergers devinrent des Satyres ; les bergères des Nymphes ; les hommes à cheval, des Centaures ; les oranges passèrent pour des pommes d’or, etc.

Rôle des hommes dans l’épanouissement de la poésie

L'éducation d'Achille par le centaure Chiron (1782) par Jean-Baptiste Regnault (1754-1829), peinture à l'huile, Musée du Louvre (département des Peintures).

Les hommes ayant peu à peu perdu le souvenir du vrai Dieu et de son culte, tournèrent leurs hommages vers les objets sensibles. Ainsi le Soleil, la Lune, les étoiles furent les premiers objets qu’ils adorèrent. Ensuite ils honorèrent comme dieux les animaux, les plantes, etc.

Les hommes célèbres, les bienfaiteurs de l’humanité obtinrent aussi des autels. La reconnaissance divinisa les guerriers fameux, les artistes de génie, les premiers instituteurs des peuples. Ainsi Esculape, qui excella dans la médecine, passa pour le fils d’Apollon ; Bacchus, qui apprit à planter la vigne, pour le dieu du vin, etc. Le goût des hommes pour le merveilleux fit le reste.

On assigna à chaque partie du monde sa divinité. Il n’y eut point de lieu qui ne fût sous la protection d’un dieu. On voulut, pour ainsi dire, adorer la nature en détail ; et comme le dit éloquemment Bossuet : Tout était dieu, excepté Dieu même.

Division des dieux

Varron 3 fait monter le nombre des dieux à trente mille. Les anciens comptaient plus de trois cents Jupiter, et au moins quarante Hercule ; aussi Juvénal 4 nous représente-t-il Atlas, gémissant sous le poids du ciel, à cause du grand nombre de dieux qu’on y avait placés.

On distinguait trois ordres de dieux :

  • Le premier comprenait les dieux suprêmes ou les grands dieux. C’étaient comme les maîtres des autres dieux ; ils étaient au nombre de vingt. Tel étaient, dans la mythologie romaine, Jupiter, Neptune, Mercure, Apollon, Diane, Vénus, Minerve, etc.
  • Le second ordre comprenait les dieux subalternes. Ils présidaient aux champs, aux forêts, aux fleuves, aux fontaines, aux fleurs, etc. Tels étaient Pan, Flore, Pomone, Vertumne, Palès, etc.
  • Dans le troisième ordre étaient placés les demi-dieux, c’est-à-dire, toutes les divinités qui avaient pour père un dieu ou pour mère une déesse, comme Hercule, Esculape, Castor, Pottux, etc. On mettait aussi parmi eux les héros qui avaient mérité l’immortalité, tels qu’Achille, Hector, Ulysse, etc.

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Notes

1. Nom donné par les chrétiens de la fin de l’Empire romain aux cultes polythéistes. 
2. Le Panthéon est un temple que les Grecs et les Romains consacraient à certains de leurs dieux, par exemple le Panthéon de Rome, dédié à tous les dieux. Ce terme désigne aussi l’ensemble des dieux d’une mythologie ou d’une religion. En grec ancien, pan signifie « tout » et theos, « dieu ». Par extension, on appelle Panthéon un monument où sont déposés les corps des hommes illustres d’une nation. Le peintre Raphaël initia cet usage en 1520 en reposant au Panthéon de Rome, exemple qui fut suivi au Panthéon de Paris et en d’autres lieux. 
3. Écrivain et savant romain de rang équestre, né à Reate (auj. Rieti), en Sabine, en 116 et mort en 27 av. J.-C. 
4. Juvénal (en latin Decimus Iunius Iuuenalis) est un poète satirique latin de la fin du Ier siècle et du début du IIe siècle de notre ère. Il est l’auteur de seize Satires rassemblées dans un livre unique et composées entre 90 et 127. 

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